Nouveau pape : déjà des négociations et un favori, les dernières rumeurs
Le nouveau pape ne sera pas élu avant le 7 mai, au plus tôt. C'est à cette date que le conclave se réunira en huis clos dans la chapelle Sixtine au Vatican pour nommer le futur souverain pontife, mais l'élection pourrait prendre plusieurs jours. Le cardinal salvadorien Gregorio Rosa Chavez a cependant estimé auprès du Corriere della Sera qu'un nom pourrait être trouvé en "maximum trois jours" car "la direction est claire". Les commentateurs s'attendaient à un conclave plus long, mais les discussions pourraient être accélérées par les rencontres quotidiennes des cardinaux en congrégations qui se tiennent depuis les obsèques du pape et jusqu'au 6 mai inclus.
Quant à la "direction claire" définie si rapidement selon le cardinal du Salvador, elle peut aussi surprendre. Les 133 cardinaux qui participeront au conclave se connaissent peu et ont des profils différents : ils viennent de quatre continents - Afrique, Amérique, Asie et Europe - grâce à la politique d'élargissement du pape François, ils répondent aussi à des idéologies différentes allant d'une vision très conservatrice à des profils plus progressistes et réformateurs. Certains parieurs ont estimé que l'origine géographique du nouveau pape pourrait compter, mais selon l'archevêque d'Alger Jean-Paul Vesco la ligne de fracture entre cardinaux "n'est ni Nord-Sud ni fonction des périphéries", mais s'articule plutôt entre "ceux qui jugent nécessaire de recadrer les choses" après le pontificat de François, "et d'autres qui appellent à poursuivre le chantier".
Désormais, les négociations s'intensifient pour déterminer qui sera le prochain pape et notamment quel sera son profil. Ce dimanche, plusieurs papabilis se sont abstenus de célébrer la messe dans leur église respective, comme le veut la coutume, par peur de voir la presse débarquer et leur subtiliser de précieuses informations, indique Le Figaro. Ce lundi 5 mai et - probablement mardi jusqu’en fin d’après-midi - les cardinaux vont conclure les "congrégations générales", des réunions qui dressent le bilan de l’état de l’Eglise catholique, avant le début du conclave. L’objectif ? Déterminer qui pourrait faire office de pape idéal, du moins, de pape le plus à même de diriger l’institution pour un nouveau pontificat. "Ces réunions se tiennent normalement le matin et les participants ont chacun cinq minutes pour s’exprimer", précise Le Figaro. La moindre phrase ou attitude est scrutée à la loupe, les cardinaux ne veulent absolument pas se tromper. Selon le quotidien, le temps commence à manquer pour les ecclésiastiques. De nouvelles réunions sont espérées ce lundi après midi et ce mardi pour poursuivre les négociations. Alors, à quelques heures du début du conclave, les "papabilis", autrement dit, les cardinaux susceptibles de prendre la succession du pape François sont nombreux, mais quelques favoris émergent.
Les 5 favoris pour devenir le nouveau pape
Selon le site de référence des bookmakers, Polymarket, c'est le cardinal italien Pietro Parolin qui est le mieux placé pour devenir le nouveau pape, c'est sur lui que misent les "investisseurs" du sujet. Il est considéré comme le plus susceptibles de faire consensus à l'issue du processus du vote.
Pietro Parolin

Depuis plusieurs semaines, un premier nom revient avec insistance pour remplacer le pape François : celui du cardinal italien Pietro Parolin, le secrétaire d'État et numéro 2 du Saint-Siège. L'homme de 70 ans est reconnu pour sa maîtrise des dossiers et sa diplomatie après avoir pondéré certaines positions du pape François. L'Italien né en 1955 a su tenir l'unité entre une curie opposée aux réformes et un pape favorable à une ligne novatrice. Il pourrait être l'homme de consensus recherché par l'Eglise, là ou le pape François illustrait une certaine tension entre deux tendances, les conservateurs et les progressistes. Selon Polymarket, un site sur lequel il es possible de parier sur le nom du futur pape, Pietro Parolin tire clairement son épingle du jeu et demeure en tête dans l'esprit des parieurs (et des bookmakers). Il disposerait de 30 % de chances d'être élu comme nouveau pape, nettement devant son principal concurrent à l'heure actuelle (19 %).
Luis Antonio Tagle

Le statut de grand favori de Parolin est remis en cause depuis ces derniers jours, et notamment par un homme : le cardinal philippin Luis Antonio Tagle. Si l'archevêque de Manille âgé de 67 ans est encore relativement loin dans les sondages, il pourrait bien devenir le premier pape asiatique ce qui enverrait un signal d'ouverture de l'Eglise au monde, d'autant que le cardinal oeuvre au bureau d'évangélisation missionnaire du Vatican. Sa cote de popularité ne cesse de grimper. Le Philippin, est reconnu pour sa proximité idéologique avec le pape François : défense des pauvres, accueil des migrants, ouverture envers les personnes LGBTQ+ et les divorcés-remariés. Selon The Independent, il serait même le candidat "le plus libéral". Il s'agit là d'une alternative très crédible à Pietro Parolin. Luis Antonio Tagle serait capable de combler les divisions entre progressistes et conservateurs ou entre les centres traditionnels de l'Eglise en Europe et ses communautés en croissance rapide en Asie et en Afrique selon la presse philippine. L'homme pourrait en revanche être jugé trop jeune pour devenir pape, seul véritable frein à son élection.
Matteo Maria Zuppi

Attention, la décision des cardinaux ayant la responsabilité du vote au conclave réserve souvent son lot de surprises et d'autres profils pourraient tirer leur épingle du jeu. Notamment Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne. Il a été ordonné prêtre en 1981 et a mené des missions à l'international avec un rôle de médiateur dans des conflits. Il a aussi une vision progressiste de l'Église, qui n'est pas partagée par l'ensemble de ses pairs. Proche du pape François, il a été chargé de mener une mission afin d'apaiser les tensions dans le conflit en Ukraine. Tout comme le pape François, Matteo Maria Zuppi a une position concernant l'immigration qui est bien différente de celle des derniers leaders italiens. Il est l'une des personnalités religieuses qui affiche une des visions les plus progressistes concernant les droits LGBT. En juin 2022, il a permis à un couple de personnes de même sexe de s'unir en recevant une bénédiction religieuse. Il pourrait toutefois être jugé trop proche du mouvement Sant Egidio, une association de fidèles catholiques.
Pierbattista Pizzaballa

Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa fait également partie des favoris. Théologien discret, parlant parfaitement l'hébreu et l'anglais, il partage plusieurs positions clefs avec le pape François : défense des migrants, promotion du dialogue interreligieux, sobriété dans l'exercice du pouvoir. Il incarne une certaine continuité avec le pontificat précédent, tout en se tenant à distance des polémiques internes sur la doctrine. C'est précisément cette neutralité qui en fait un "papabile" crédible. À l'aise dans le monde moderne, il reste attaché à la liturgie traditionnelle, comme la messe ad orientem, tournée vers Jérusalem. Son principal défaut : son âge. À 60 ans, il pourrait être jugé trop jeune, l'Eglise n'étant pas forcément prête à accéder un pontificat de 25 ans ou plus au futur pape.
Jean-Marc Aveline

Enfin, un Français pourrait tirer son épingle du jeu et fait toujours partie du quinté de tête susceptible de prendre la succession du pape François, il s'agit de l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline. Âgé de 66 ans et doctorant en théologie, Jean-Marc Aveline a fondé l'Institut de science et théologie des religions de Marseille. Il a été nommé en 2013 évêque titulaire puis en 2019 archevêque de Marseille par le pape François. Il partagerait les idées de ce dernier sur la politique de tolérance au sujet des migrants et sa vision d'une Église moins européano-centrée. Son point faible : ne pas parler italien. Lundi 5 mai, le Corriere Della Sera le voyait en bonne posture pour prendre la succession du pape François, pas parmi les ultra-favoris mais dans une liste qualifiée comme une "seconde ligne", en embuscade, derrière les noms les plus cités. "Il est un fervent partisan du dialogue entre les religions et attentif aux questions d'immigration. Sa carrière ecclésiastique combine engagement académique et ministériel", loue le média italien.
La liste des autres "papabilis"
- Péter Erdő : archevêque de Budapest, Hongrie, 72 ans ;
- Anders Arborelius : évêque de Stockholm, Suède, 75 ans ;
- Dieudonné Nzapalainga : archevêque de Bangui, République centrafricaine, 55 ans ;
- Fridolin Ambongo : archevêque de Kinshasa, RDC, 63 ans ;
- Mario Grech : évêque de Gozo, Malte, 68 ans ;
- Robert Sarah : cardinal guinéen, Guinée, 79 ans ;
- Timothy Dolan : archevêque de New York, USA, 75 ans ;
- Joseph William Tobin : archevêque de Newark, USA, 73 ans ;
- Blase Joseph Cupich, archevêque de Chicago, USA, 76 ans ;
- Claudio Gugerotti : cardinal et diplomate, Italie, 69 ans ;
- Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, Luxembourg, 66 ans ;
- Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, Birmanie, 76 ans ;
- Peter Turkson : cardinal ghanéen, Ghana, 76 ans ;
- Fridolin Ambongo : cardinal congolais, RDC, 65 ans ;
- Robert Francis Prevost : cardinal-diacre de Santa Monica, USA, 69 ans.
Suivez l'élection du nouveau pape en direct
14:59 - Du mouvement à Rome, les cardinaux arrivent
Les 133 cardinaux électeurs - âgés de moins de 80 ans et qui doivent élire le nouveau pape - sont arrivés à Rome, a indiqué ce lundi 5 mai le Vatican. Ils se réuniront à partie du mercredi 7 mai pour le début du conclave, programmé à 16H30, dans la chapelle Sixtine. Lorsque l'un des papabilis obtiendra la majorité des votes, une fumée blanche s'échappera de la cheminée positionnée sur le toit de la chapelle.
14:34 - Deux nouveaux "papabilis" américains
Le Corriere Della Sera fait part ce lundi 5 mai de deux nouveaux noms qui pourraient faire figure de "papabilis", à l'approche du début du conclave. D'abord, Joseph William Tobin, rédemptoriste américain de 73 ans. Il se distingue par son approche inclusive et "progressiste", avec une forte concentration sur les questions de justice sociale, d'immigration et de dialogue interculturel, éléments qui font de lui un candidat de premier plan.
Ensuite, Blase Joseph Cupich, un autre américain, âgé de 76 ans. Il dirige l'archidiocèse de Chicago depuis 2014. Connu pour son style conciliant, il a fait face avec détermination aux défis liés aux scandales de pédophilie et aux tensions internes à l'Église américaine. Il était curé et enseignant, avant de recevoir des affectations épiscopales dans des diocèses du Midwest et d'être choisi par le pape François comme archevêque de Chicago.
09:41 - Luis Tagle nouveau favori ?
Les dernières cotes publiées par le bookmaker britannique William Hill donnent l'ancien archevêque de Manille Luis Antonio Tagle favori à 30,8 % - rapporte NewsWeek - devant Pietro Parolin, actuellement secrétaire d'État du Vatican, à 28,6 %, lui qui faisait figure d'immense favori depuis plusieurs jours. S'il est élu, Tagle deviendrait le premier pape asiatique de l'histoire. Surnommé "le François asiatique", le cardinal Tagle - qui parle couramment l'italien et l'anglais - est reconnu pour sa proximité idéologique avec le pape François : défense des pauvres, accueil des migrants, ouverture envers les personnes LGBTQ+ et les divorcés-remariés. Représentant le plus connu du catholicisme asiatique, il avait déjà été pressenti lors du conclave de 2013. Cette fois-ci, le contexte lui est peut-être plus favorable : 80 % des électeurs ont été nommés par François, et moins de la moitié sont européens, reflétant le basculement de l'Église vers le Sud.
02/05/25 - 16:49 - Emmanuel Macron soupçonné par la presse conservatrice italienne de vouloir influencer le conclave
La Vérità, Il Tempo, Libero … la presse conservatrice italienne assure qu’Emmanuel Macron voudrait influencer l’élection du prochain pape, pour que l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, succède à François. "Macron s’incruste même dans le conclave" assure l’un d’eux, expliquant que le président Français à tout intérêt à ce que Jean-Marc Aveline soit le prochain souverain Pontife afin de faire remonter sa cote de popularité et de retrouver une place sur la scène internationale. Les journaux italiens se moquent notamment de l’échec d’Emmanuel Macron a participé à la fameuse conversation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump dans la basilique Saint-Pierre aux funérailles du pape François.
02/05/25 - 14:32 - Progressiste ou conservateur ? Un détail qui primera pour le choix du nouveau pape
Les hypothèses sur l'origine géographique du nouveau pape sont nombreuses depuis la mort du pape François et les arguments allant vers un favoris ou un autre vont bon trains : certains évoquent la possibilité de voir le premier pape noir nommé, quand d'autres font la même supposition concernant un pape asiatique pour la première fois de l'histoire, avançant à chaque fois qu'il s'agirait de la preuve d'une ouverture au monde. Mais l'ethnie du futur pape n'est pas le critère qui pèsera le plus dans la balance selon l'archevêque d'Alger Jean-Paul Vesco. Le religieux estime auprès de Franceinfo que la ligne de fracture entre les cardinaux ne sera pas pas sur une question géographique, "ni Nord-Sud ni en fonction des périphéries", mais plutot entre les religieux "qui jugent nécessaire de recadrer les choses" après le pontificat de François "et les autres qui appellent à poursuivre le chantier".